Av. des Bardanes, au coin avec Av. Charles Quint
10,7 km – Berchem-Sainte-Agathe – Dilbeek – Molenbeek
Tram 19, 82; bus 87, 212, 213, 214
Le long de l’av. Charles Quint ou le parking du Carrefour en face

Même si presque tout le monde est déjà passé au moins une fois dans sa vie devant cette étendue verte en partant ou en revenant de la mer, peu de gens pensent à s’y arrêter ou à aller promener dans la petite commune de Berchem-Sainte-Agathe. Pourtant les bois, parcs et prairies ne manquent pas dans les environs.
Even if almost everyone has already passed this green stretch at least once in their lives when leaving or returning from the sea, few people think of stopping here or going for a walk in the small commune of Berchem-Sainte-Agathe, although there is no shortage of woods, parks and meadows in the area.
Plutôt que d’emprunter la promenade verte qui longe l’Av. du Hunderenveld, je propose de passer par le “parc Jean Monnet”, créé en 1965 par la société Etrimo lors d’une des nombreuses vagues de construction de Bruxelles. On est alors aussi en pleine constitution de la Communauté Economique Européenne, d’où le nom en hommage de l’un de ses pères.
On rejoint ensuite
Le Kattebroek
Nous voici dans une zone humide offrant un très beau paysage de prairies et de marais peuplé de saules. Ici coule le cours supérieur du Molenbeek et les roseaux du marais forment la plus grande roselière de Bruxelles. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le Kattebroeck n’a rien à voir avec un marais aux chats comme suggéré par la rue aux chats toute proche. Si broeck signifie bien « marais », «Katte » fait référence à la pierre de Lede qui était extraite ici au Moyen-Âge.
L’ancien chemin vicinal qui le traverse vient d’être réhabilité par Bruxelles Environnement en février 2019. Il prolonge ainsi la promenade verte et offre aux promeneurs un espace de tranquillité et de charme, tout en respectant le caractère patrimonial de ce site classé depuis 1994.
Quoique n’ayant pas la main verte, j’adore les initiatives de développement durable et j’aime toujours passer par des potagers partagés. C’est la raison de cette petite boucle par la rue de Dilbeek (vers le cimetière de Berchem et la continuation de la promenade verte), où se trouve d’ailleurs une table de pique-nique.

Des rues du Cognassier et du Cerisier, un chemin nous ramène vers la rue du Kattebroek à Dilbeek. On longe donc le site du Thaborberg par un étroit chemin avant d’y entrer :
Le Thaborberg (mont Thabor)
Non, non, nous ne nous sommes pas transportés à Jérusalem ! Cette réserve naturelle, petite et coincée entre des prairies et un lotissement, est pourtant très variée. Elle abrite à la fois une zone humide, un bassin amphibien, une vieille hêtraie, des bouleaux, des vieux châtaigniers et une forêt nouvellement plantée. On y dénombre plus de 150 espèces de plantes et plus de 100 espèces de champignons, dont certains assez rares ! Au printemps, l’anémone des bois, les narcisses sauvages et l’ail sauvage parfument les bois.
Le Thaborberg est le vestige d’un vieux banc de sable formé il y a plus de 50 millions d’années dans une mer tropicale. Les eaux peu profondes regorgeaient de petites créatures unicellulaires qui se sont empilées par épais paquets et se sont transformées en calcaire au cours des millénaires. Au Moyen-Âge le calcaire a été exploité comme matériau de construction. Depuis, la pluie a lavé la chaux du sable, qui s’est ensuite déposée sous forme de carbonate de calcium sur les restes des branches et des feuilles. C’est ainsi qu’on peut observer le phénomène rare du travertin : des résidus végétaux dans une croûte de chaux.
Après la première guerre mondiale, le lieu a successivement été utilisé comme endroit de colonie de vacances pour la paroisse de Molenbeek, puis comme sanatorium jusqu’en 1955, puis comme centre de jour et de vacances des mutualités chrétiennes. Le sanatorium a été démoli en 1996.
Par le plateau passant par la rue Kasterlinden et la Winkelveldstraat on revient sur Molenbeek et
Le Scheutbos

Ce magnifique espace vert, avec ses prairies, ses bosquets, ses arbustes et ses rivières, offre une grande variété de biotopes. Il assure la transition entre l’agglomération et ses hautes tours et la campagne brabançonne, et rappelle l’ancienne vie rurale à la périphérie de Bruxelles. Etant en hauteur, il offre de magnifiques perspectives sur la ville et des paysages surprenants, surtout quand on se rappelle qu’on se trouve à moins de 5 km à vol d’oiseau de la Grand-Place!
En 1695, quand le Maréchal de Villeroy propose à Louis XIV de détruire Bruxelles pour détourner l’attention de la place forte de Namur assiégée par la coalition d’Augsbourg (Grande-Bretagne, Pays-Bas, Espagne, Autriche), c’est d’ailleurs ici, sur les hauteurs de Scheut, que le maréchal installe son campement.
Plus sur le Scheutbos sur la fiche de Molenbeek
On revient sur Berchem-Sainte-Agathe par le site du
Hoogveld (connue aussi sous colline du Hoogveld ou Hogenbos)
Voici une étendue verte qui occupe 4 hectares en pleine ville et qui offre un panorama unique sur les toits de Bruxelles et la basilique de Koekelberg. Autrefois cultivé, le terrain est maintenant principalement constitué de prairies à chevaux et vaches, de potagers et de quelques terres cultivées. On y trouve aussi des saules blancs et des haies d’aubépine. Et même si l’on construit tout autour, ce petit coin de verdure caché est protégé par son statut de zone verte dans le projet de Plan régional d’affectation du sol.
En passant par la rue de l’allée Verte, on arrive au
Bois du Wilder
Autre enclave verte dans un quartier résidentiel, le bois du Wilder résume à lui seul, d’après certains, la variété du paysage végétal bruxellois. D’abord, la colline boisée, dont la végétation a progressivement reconquis le terrain, rassemble d’assez vieux arbres tels que des hêtres, frênes, érables sycomores, ormes champêtres, châtaigniers, aubépines. Au printemps des anémones des bois, des jacinthes et de l’ail des ours le parfument agréablement. Près du cimetière, le jeune bois (2,5 ha) est quant à lui peuplé de saules, de troènes, de pommiers, de poiriers, de bouleaux et de peupliers du Canada.
On assiste à un changement de décor dans la partie basse où un ruisseau – le Parucqbeek –, des ruisselets, des mares, un étang, des bosquets dessinent le profil et où l’on trouve la végétation typique des zones humides. Au nord-ouest du site, une zone est réservée à des potagers cultivés par des particuliers. A l’opposé, au sud-est, une prairie est plantée d’arbres fruitiers.
Le bois du Wilder aurait fait partie du domaine de l’ « Hof Ter Wilst », attesté au XIIIe siècle. Son relief accidenté est probablement lié à des extractions menées au XVe siècle, ce qui est d’autant plus probable que Berchem était alors réputée pour cette industrie. Les écrits mentionnent aussi un château au XVIe siècle. Lorsque le château est rasé, après la Révolution française, le site devient la propriété de campagne de la famille Koninckx, d’où le second nom du Wilder : « Koninckxbos ». Le terrain sera progressivement transformé en parc paysager à l’anglaise, avec de grands arbres, des vergers et des prairies.
Pendant la seconde guerre mondiale, le parc sera une nouvelle fois déboisé pour procurer du bois de chauffage. Il sera ensuite morcelé sous la pression de l’urbanisation, mais une partie, laissée à l’abandon, résistera et se couvrira naturellement d’une végétation dense et diversifiée. Bruxelles Environnement a procédé à son réaménagement entre 1994 et 1995.
En sortant du Bois de Wilder, l’ancienne église romane, construite aux alentours de 1300, domine l’ancien village qui se construisit autour d’elle. C’est elle qui a donné son nom à la commune, provenant de « berg » (mont) et « hem » (référence à une clôture entourant une bâtisse). Alors que la plupart des tours des églises romanes sont accolées à l’édifice, celle-ci est complètement englobée dans l’édifice. Restaurée en 1972, l’église est aujourd’hui désaffectée et utilisée comme salle pour événements organisés par la commune ou par le centre culturel francophone.
Le petit parc Pirsoul comprend surtout une grande plaine de jeux très agréable et entièrement rénovée en 2018.
On termine la promenade par
Le Zavelenberg
Cette zone verte le long de l’avenue Charles-Quint est à mon avis connue d’une grande majorité de Bruxellois admirant de leur voiture l’étendue verte qui s’offre à eux lorsqu’ils partent ou rentrent de la mer. Mais combien sont déjà allés s’y promener, s’ils n’habitent pas dans les environs?
Le Zavelenberg (« montagne de sable ») est une réserve naturelle de 16 ha comprenant une colline boisée, des prés et une zone humide. La colline était autrefois appelée “den Romeinen graf”. On croyait en effet qu’il s’agissait d’un tumulus romain, mais le site a en fait été une carrière de pierre exploitée au Moyen-Âge, ce qui explique d’ailleurs son relief assez accidenté.
Depuis les années 1990, le terrain appartient à la Région de Bruxelles Capitale et est devenu une réserve naturelle régionale. Même si une partie du site est cultivée, la Région en a fait un lieu de promenade pour le public, traversé en partie par la promenade verte. On y trouve une très belle nature composée d’arbres remarquables, de prairies vallonées, un marais, diverses fleurs et plantes.
Pour plus de détails, voir: http://document.environnement.brussels/opac_css/elecfile/IF%20EV%20Parcs%20Zavelenberg%20FR